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Comme d’autres avant lui, Michel Barnier trace sa route, ignorant les critiques des uns et les pronostics funestes des autres sur son avenir au sommet de l’Etat. Droit dans ses bottes, ou presque, le premier ministre de 73 ans, invité, jeudi 3 octobre, de l’émission politique de France 2, « L’Evénement », assume de jouer l’« anti-Jupiter », soucieux d’ouvrir une nouvelle page de la politique française, sept ans après l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir.
« Le président préside, le gouvernement gouverne (…) à la fin, c’est l’intérêt du pays qui compte », glisse-t-il, dans une formule rappelant le « Lui, c’est lui, et moi, c’est moi », du premier ministre Laurent Fabius parlant, en 1984, de sa relation avec le président de la République, François Mitterrand.
En quarante-cinq minutes d’entretien, pas une fois le nom d’Emmanuel Macron ne sera prononcé. Et, comme si le doute avait pu s’immiscer, Michel Barnier précise : « C’est un président de la République, donc je le respecte. » Certes, le moment qu’il vit avec le chef de l’Etat n’est pas une « cohabitation », dit-il, n’hésitant pas à donner son « opinion » sur les affaires internationales, « domaine réservé » du président de la République, jugeant « Israël en état de légitime défense, en quelque sorte ». Il admet aussi qu’il y a « une atmosphère très particulière » avec cette Assemblee nationale « où les députés crient ».
« On se fait ch… », avait-il entendu, l’avant-veille, depuis les rangs de La France insoumise, lorsqu’il énonçait sa déclaration de politique générale, au Palais-Bourbon. A ce brouhaha et à cette vulgarité, le premier ministre avait opposé la politesse et le stoïcisme. « Je l’ai dit à Mme Panot [présidente du groupe des députés “insoumis”]. Je ne comprends pas pourquoi vous êtes agressifs comme ça, pourquoi vous criez, vous faites des attaques personnelles contre le chef de l’Etat. Il n’y a pas besoin de ça. Moi, je vous entends, je vous écoute », répète-t-il, jeudi, prenant les Français à témoin.
Chef d’un gouvernement sans majorité, le locataire de Matignon compte dans son équipe des membres de sa famille politique, Les Républicains (LR), et des représentants du camp présidentiel, venus de Renaissance, du MoDem ou d’Horizons. Un socle minoritaire, concède-t-il, mais « moins minoritaire » que le socle de la gauche et de l’extrême droite, se défend-il. « Ce socle me donne une légitimité », appuie-t-il.
Au sein de cette équipe qui, au dire de la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, ne reflète pas la « pensée unique », les avis divergent et les rancœurs sourdent. Quelques heures plus tôt, l’ex-ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, qui espérait avoir une place au sein du nouveau gouvernement, grondait contre les hausses d’impôts annoncées lors de la déclaration de politique générale. « Pour l’instant, le budget tel qu’il est annoncé me paraît inacceptable », prévient l’élu de Tourcoing (Nord), sur Franceinfo.
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